L’ORGANISTE DANS LA LITURGIE
Intervention par Micheline Sanabria au stage d’été 2007
Que fait un organiste durant la messe ?
il joue il participe à la prière
il accompagne
l'assemblée le président
le chantre la chorale
Mais ceci est un mauvais schéma : l'organiste n'est pas au centre.
Ce qui est au centre, c'est la liturgie, la célébration de l'Eucharistie.
organiste président
chantre assemblée
L'EUCHARISTIE
chorale lecteurs
acolytes
église fleurs
lumière mobilier
acoustique ornements
Un tel schéma montre de façon évidente la nécessité d'une équipe liturgique.
« Participer à l’action liturgique comme organiste demande que l’on envisage son rôle comme un service, qui va permettre à chacun de mêler sa voix à celle des anges et des saints pour louer Dieu et pour lui rendre grâce. »
Il en va de même pour tous les autres « acteurs », animés ou non.
La prière de l’organiste (du chantre, de la chorale…), c’est de bien faire son travail, au service de l’assemblée, pour qu’elle entre dans la prière.
La liturgie est une action, qui implique donc l’intervention de tout le corps, y compris dans sa dimension sensible : les membres (mouvements), les yeux, les oreilles, le nez (encens, fleurs), le toucher.
Ce qui nous concerne est évidemment l’oreille.
Qu’est-ce qu’on entend ?
le chant
la musique
la parole
le silence
La musique est au service de la liturgie, donc du rite.
« Chanter (jouer) la messe » et non « chanter à la messe » !
Qu’est-ce qu’un rite ?
C’est un élément de permanence, le cadre dans lequel pourra s’exercer la créativité.
Le rite est semblable à une partition, qui n’existe que mise en œuvre, « musicalisée », afin que l’assemblée devienne un seul corps de louange.
Pour ne pas être une « cymbale retentissante », l’organiste doit se laisser harmoniser à l’écoute de la Parole, être au service de la Parole, pour conduire l’assemblée dans sa démarche de prière.
Ceci se fera par des choix musicaux cohérents entre eux, et en accord avec le rite.
La musique mène au silence, un silence « habité », par lequel on peut laisser résonner la Parole. Il faut pour cela que musique et paroles soient de qualité, disent quelque chose : sinon, qu’est-ce qui pourra résonner ?
« Que l’Esprit parle à notre esprit dans le silence »
Le silence est un moyen de promouvoir la participation active des fidèles (pour participer activement, il ne faut pas nécessairement ‘faire quelque chose’), un engagement de toute la personne dans la célébration. Le silence collectif est très porteur.
Il rythme la célébration, comme silence de préparation ou de recueillement.
Que se passe-t-il au cours d’une messe ?
La liturgie eucharistique prend pour modèle, entre autres, la rencontre de Jésus avec les pèlerins d’Emmaüs :
Jésus les rejoint
Il leur explique les Ecritures
Il leur partage le Pain
Ils partent porter la Nouvelle.
« L’assemblée est comme un orgue, formé des diverses flûtes des saints apôtres et des docteurs de toutes les Eglises, apte aux divers accents, grave et circonflexe, que le musicien, l’Esprit de Dieu lui-même, par le Verbe, touche, remplit et fait résonner. »
L’assemblée se constitue, appelée par le Christ
Un jeu d'orgue crée le recueillement :
quelque chose "d'autre" va se passer.
Silence
Jeu d'entrée ou chant qui unifie l'assemblée
se reconnaît pauvre,
reconnaît la miséricorde du Christ
Humilité
entre dans la louange, déjà présente dans le Kyrie.
Louange (noter les 3 temps du Gloria)
Nous sommes en place, en esprit pour écouter la Parole.
Silence
II. Temps du dialogue
Il leur expliqua dans les Ecritures …
Dieu nous parle dans l’ancienne Alliance
Silence
Nous répondons par le psaume. L'orgue entre dans ce tempo,
dans la succession de ces différents moments
La 2è lecture s’inscrit dans l’Alliance nouvelle.
Silence
Nous acclamons le Verbe lui-même. L'alleluia accompagne le prêtre
qui va lire l'Evangile
L’homélie met en lumière ce que nous avons entendu.
Silence (ou chant de la parole)
Ce que nous avons entendu, nous y croyons
(une proclamation, pas un murmure !).
La Parole oriente notre prière pour le monde.
Varier les formes de prière universelle
III.Temps de l’action de grâce
et du partage du repas
Ils le reconnurent à la fraction du pain …
C’est autre chose qui commence.
L'orgue prend son temps pour entrer
dans cet 'autre chose'
On prépare le repas, avec ou sans procession ;
Ce n’est pas un temps fort.
La prière de conclusion nous oriente vers ‘la gloire de Dieu et le salut du monde’.
Silence
Prière eucharistique : on entre dans l’action principale,
‘nous nous tournons vers le Seigneur’.
Dialogue d'introduction : important
Louange d’une seule voix
Le Sanctus est lié à la préface
Que l’Esprit sanctifie les offrandes
Chant éventuel des épiclèses
Mémorial : le prêtre représente le Christ
« Il dit, et cela s’accomplit »
Proclamation du mystère de la foi
L'anamnèse est une acclamation
Que l’Esprit sanctifie son peuple
Sommet de l’action de grâce : la doxologie.
La musique doit souligner son importance
Pour nous unir au Christ dans la communion,
nous nous reconnaissons frères et soeurs
en priant ‘notre Père’
en transmettant la paix, celle du Christ ;
Geste de paix et fraction du Pain
sont des moments différents :
pas de confusion dans la musique
le pain est rompu – brisé comme l’Agneau
- partagé comme à la Cène
- donné en nourriture pour nous transformer
Un seul chant
orgue avant ou après
L’assemblée dit son merci : chant d’action de grâce
prière personnelle
Silence
IV. Temps de l’envoi
Ils retournèrent à Jérusalem …
Forts de ce que vous avez reçu,
avec la bénédiction de Dieu,
partez ! le monde vous attend.
On sort !
en chantant, ou au son de l'orgue.